Sport Environnement 3ème - visite de l’unité de méthanisation d’Etrun

Récit d’un élève :

« A peine sortis du bus, une odeur particulière règne sur le domaine, celle des pulpes de betteraves provenant de l’industrie sucrière.

Nous sommes accueillis par les techniciens du centre qui nous expliquent le fonctionnement du site. 

Les dômes verts visibles depuis la route de Saint Pol sont en fait d’énormes estomacs où se déroule la fermentation comme dans la panse d’un ruminant.

Il faut donc apporter au digesteur, oui c’est son nom, des intrants les plus méthanogènes possibles tels que le maïs d’ensilage, les pulpes de betteraves, les pommes de terres et les salades impropres à la consommation sans oublier le son de blé. 

Il n’y a pas de bonne méthanisation sans une quantité importante de liquide. Pour cela, le lait impropre à la consommation ainsi que les eaux de ruissellement récupérées sur le site feront l’affaire.

Nous avons pu observer l’intérieur d’un digesteur via le hublot de visite et nous avons vu cette «soupe» brassée en permanence laissant s’échapper des bulles de méthane, de sulfure d’hydrogène et de dioxyde de carbone donnant ainsi cette forme bombée au digesteur. 

Nous avons pu ainsi donner du sens à nos apprentissages et constater que cette réaction chimique grandeur nature se faisait en anaérobie, c’est à dire en présence de bactéries privées de dioxygène.

Ces gaz sont acheminés via un réseau complexe pour être purifiés. Le méthane est odorisé puis injecté dans le réseau GNR dans les communes de la CUA. 

Le digestat, boue résultant de cette fermentation, est ensuite stocké puis revendue comme engrais d’épandage.

Finalement, la méthanisation respecte le principe de Lavoisier : « rien ne se perd, rien ne se crée mais tout se transforme ».

On comprend maintenant que ce biogaz est bien une énergie renouvelable contrairement au gaz naturel qui nécessite plusieurs dizaines de millions d’années pour se former… »